L’impertinence du gaspillage alimentaire
Le gaspillage alimentaire est constitué de toute nourriture vouée à la consommation humaine qui est perdue ou jetée tout au long de la chaîne alimentaire, que ce soit au champ, dans le transport, lors de la transformation, à l’épicerie, dans les restaurants et hôtels ou encore à la maison.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, chaque année, le tiers des aliments dans le monde est gaspillé ou perdu. Au Canada, c’est près de 40 % de la nourriture produite qui est gaspillée, soit 31 milliards de dollars ou 2 % du PIB! Au Québec, on estime que chaque foyer gaspille en résidus de table plus de 770 $ par année. Pourquoi? C’est une question de valeur… Moins c’est cher, plus on gaspille. Un aliment qui n’est pas esthétiquement parfait, n’est pas acheté et il finit aux poubelles. Les familles consacrent moins de temps à planifier et à préparer leur repas et perdent ainsi l’habitude de cuisiner leurs restes. Les dates de péremption des produits sont une autre source de gaspillage. Près de 47 % du gaspillage alimentaire se fait par le citoyen.
À l’autre bout du spectre, plus de 8 % des ménages québécois souffrent d’insécurité alimentaire. Dans les Laurentides, plus de 20 000 personnes, dont 36 % sont des enfants, font appel à un comptoir d’aide alimentaire au moins une fois par mois. Dans la MRC d’Argenteuil, c’est plus de 500 familles qui ne mangent pas à leur faim. Devant ce portrait inquiétant, le gaspillage alimentaire se révèle impertinent.
Pour contrer le gaspillage: planifiez, conservez, congelez, apprêtez, réutilisez, partagez… Ces actions sont à la base des bonnes pratiques. Il existe heureusement différentes initiatives porteuses en ce sens. Le réseau des Banques alimentaires du Québec (BAQ), dont Moisson Laurentides fait partie, déploie le Programme de récupération en supermarchés (PRS) à l’ensemble de la province. Ce programme permet non seulement de réduire le gaspillage alimentaire, mais aussi de donner à manger à plus de Québécois qui ont faim. Dans le cadre de son projet d’agriculture communautaire, la MRC d’Argenteuil bonifie l’offre de denrées fraîches de qualité en produisant sur une parcelle de près d’un hectare, quelque 20 variétés de légumes, de fruits et de fines herbes. Dès 2018, le site aura son aire de compostage communautaire avec l’aménagement de plateformes de compostage multimodèles.
